Ainsi l'une montrait le soleil Et toute chose qui émerveille Quand l'autre prédisait le pire Toutes les épreuves à venir « Mais vous allez me rendre fou A vous contredire sur tout l Qui de vous deux est la menteuse L'émerveillée ou la peureuse ? » « La vie est comme une fontaine Qui pleure toujours, grande est sa peine » Disait la Crainte en illustrant Ses dires de tristes arguments « Une fontaine, c'est bien cela Mais qui chante, ne l'entends-tu pas ? » Répondait toujours l'Espérance Avec un grand sourire d'enfance Le Prince soudain les regarda L'une légère, pleine d'éclat Et l'autre grise et tourmentée Aux abois, toujours effrayée « À quoi me sert la prévoyance Si je suis à demi vivant Le soleil, m'a dit l'Espérance, Revient après le mauvais temps ! Les orages sont passagers Mieux vaut croire à la vérité Du beau temps qui revient toujours | Ne pas douter de son retour. Je préfère entrer dans la danse Et accueillir chaque saison Marcher au bras de l'Espérance Avec le bleu pour horizon l » Ainsi la crainte fut congédiée Qu'importe, on l'appelait ailleurs Les hommes ont souvent préféré Ses conseils au chant de leur cœur Peut-être croiseras-tu pourtant Par grand soleil ou mauvais temps Quelqu'un qui porte en son regard Toujours une lueur d'espoir Un homme heureux aux yeux d'enfant Tout environné de printemps. (...) Les meilleurs choses ont peut-être une fin. Mais elles ont aussi un commencement.» François Garagnon "Jade et les sacrés mystères de la vie" (Chap 3 "la parabole des deux sentinelles") |